Si j'ai fini 2010 sur un coup de cœur me faisant découvrir l'Argentine, j'entame cette nouvelle année avec un livre magnifique contant l'exil d'une jeune vietnamienne au Canada.
Cette enfant, devenue femme, se raconte, dans le désordre, à travers ses souvenirs tendres, dramatiques et parfois drôles, des tableaux de quelques lignes, des portraits fabuleux qui restituent un peu de l'histoire du Vietnam et de ses exilés. Le ton est délicat et poétique, l'écriture fluide et fraiche. Les mots se répondent.
Je suis ressortie de cette lecture remplie de calme et de sérénité, transportée par les mots si simples et cette écriture envoutante. Un premier roman, un très beau livre!
"Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et à moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légués la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la force de l'émerveillement. Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini."
"Elle les mélangeait avec du riz fumant servi dans un bol bleu et blanc au rebord couvert d'un anneau en argent, pour éviter les ébréchures. Si l'on tendait ces bols devant le soleil, on pouvait voir des parties translucides dans les reliefs. Leur qualité se vérifiait par ces lueurs exposant les nuances de bleu des motifs. Ces bols se sont logés doucement dans le creux des mains de ma tante à chaque repas, chaque jour, pendant des dizaines d'années."
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